PAYS SANS ÂGE
« Pour l’œil qui devient visage ou paysage »
Paul Eluard, Je te l’ai dit pour les nuages
Le paysage n’est pas toujours sage en son pays. Epurée ou dense, calme ou déchainée, lumineuse ou sombre, sa représentation en arts est souvent le théâtre d’instants humains ou animaux. Mais le paysage peut aussi être là pour lui-même. Comme unique ou principal sujet de l’œuvre. Il devient alors comme le visage d’un lieu. Le visage sans âge d’un pays où se trouve l’artiste à un moment précis. Et qui vient habiter son œil et l’étendre sur la toile, le papier, le bois, le tissu. Le paysage s’étire dans le cadre, et notre regard avec lui !
Mahault de Cahuzac, historienne de l’art
Auguste Macke, Torrent de forêt, 1910, huile sur toile / photo Mahault de Raymond-Cahuzac