Le leader français du recyclage, de la gestion des déchets et de la valorisation énergétique, manifeste son engagement sociétal, artistique et culturel depuis sa création en 1994. Isabelle Bernini, responsable du mécénat artistique chez Paprec, nous ouvre les portes du 128 boulevard Haussman. Dans ce nouvel espace d’exposition, Paprec Mécénat présente sa collection d’entreprise et promeut l’art contemporain auprès du grand public et des collaborateurs du groupe à travers différentes initiatives : acquisition d’œuvres, expositions itinérantes dans les différents sièges du groupe, collaborations, résidence d’artistes, partenariats … “Si l’industrie construit le monde d’aujourd’hui et de demain, l’art agit comme un révélateur de l’évolution de nos sociétés.” Témoignage d’une entreprise qui a su transformer ses locaux en un lieu fédérateur et ouvrir les champs d’investigation de l’art, notamment face aux enjeux environnementaux.
« Notre engagement pour l’art contemporain traduit cette ambition de participer à écrire une histoire à long terme et continuer à porter un regard différent et visionnaire sur le monde. »
1. Quelle est la genèse de votre engagement?
Créée en 1994, Paprec est l’entreprise française leader du recyclage et l’une des trois les plus importantes dans la gestion des déchets industriels et ménagers. C’est aussi un acteur majeur européen de la production d’énergie verte. Paprec est ainsi devenue au fil des ans un opérateur incontournable de la transition écologique et du développement durable. Au-delà de ses activités, l’entreprise a toujours manifesté un engagement sociétal actif en faveur de la diversité, de la laïcité, de l’égalité des chances, et de l’environnement. Passionné également par l’art et la culture, son fondateur, Jean-Luc Petithuguenin, a su insuffler au groupe des valeurs essentielles d’ouverture qui forment l’identité de l’entreprise. Le groupe s’est ainsi engagé en faveur de la culture, en étant notamment mécène de l’Opéra de Paris depuis 2000.
En 2022, Paprec inaugure un espace d’exposition privé dans le 8ème arrondissement de Paris. Plurielle, transversale, intergénérationnelle, la sélection d’œuvres ici présentées met en perspective les approches d’artistes français et internationaux, contemporains et modernes. Dialoguant autour du paysage, de la figure, de l’architecture ou de la nature, ces œuvres mettent en tension la matière et la forme, l’homme et l’environnement, comme un écho aux enjeux de notre société industrielle.
EVA NIELSEN, Ascien IV, 2019, Huile et sérigraphie sur toile, 200 x 150 cm, Collection Paprec © Eva Nielsen / Adagp, Paris 2023. L’œuvre se constitue par superpositions de couches picturales rappelant la constitution par sédimentation du paysage urbain. Elles rendent compte d’une porosité entre la matière, l’architecture et l’industrie, mais aussi la nature et le paysage. Issues de la résidence au sein des sites de Villeneuve-le-Roi et La Courneuve, Eva Nielsen témoigne: “Ce qui m’a saisie, c’est l’omniprésence du support papier dans nos vies. C’est un matériau que l’on manipule tous les jours et qui est pour moi une source d’inspiration inépuisable.”
JEAN DUBUFFET, Table à la carafe, 1968, Epoxy peint au polyuréthane, 111,7 x 148,5 x 115,5 cm, Collection Paprec © Jean Dubuffet / Adagp, Paris 2023. Premier théoricien de “l’art brut”, Jean Dubuffet est considéré comme un innovateur dans l’art européen d’après-guerre, explorant les possibilités créatives en dehors des règles établies. Comme une extension en volume de ses dessins sillonnés de lignes tracées de manière spontanée, la sculpture est telle un puzzle stylisé, affirmant un équilibre instable et joyeux. À un prétendu réel, l’artiste propose une autre lecture exaltée du quotidien le plus banal et du monde qui nous entoure.
2. Quel est le sens de votre soutien à la création artistique ?
Si elle existe depuis près de 30 ans, Paprec est résolument une entreprise de son temps : le groupe est un acteur industriel et économique majeur en regard des défis environnementaux d’aujourd’hui, et il est aussi curieux de ce qui se passe autour de lui. Paprec a toujours considéré que l’excellence industrielle pouvait accompagner l’excellence artistique française et internationale ; ces deux mondes partagent les mêmes valeurs de recherche, d’innovation, d’expérimentation… Pour un groupe qui œuvre à la préservation de la planète, favoriser la création est également une manière d’affirmer la place nécessaire de l’art au cœur des débats de société, les artistes abordant souvent les questions clés de notre époque. L’engagement de Paprec dans l’art contemporain traduit ainsi cette ambition de participer à écrire une histoire à long terme et continuer à porter un regard différent et visionnaire sur le monde.
Marion Verboom, Loess 1, 2012, Céramique émaillée, 7 colonnes, Collection Paprec © Marion Verboom / Adagp, Paris, 2023. Crédit photo : Nicolas Brasseur. Loess 1 est constituée de couches successives de bandelettes de céramiques, comme des sédiments ou des matières pétrifiées. Elle est à la fois une construction naturelle portée par des éléments, et une architecture pensée.
Alexander Tinei, Jungles, 2021, Huile sur toile, 200 x 150 cm, Collection Paprec. L’artiste s’intéresse depuis plusieurs années au phénomène de la visibilité mondiale instantanée et l’exposition de moments autrefois privés sur Internet. Ses personnages sont autant de figures solitaires qui sincarnent dans ses peintures comme des icônes d’une jeunesse du XXlème siècle, voguant entre le monde réel et virtuel. Il explore ainsi les notions d’identité et d’authenticité dans une époque marquée par les bouleversements sociétaux et environnementaux.
“L’art favorise la rencontre. Les valeurs que les œuvres véhiculent permettent d’ouvrir le débat, d’avoir des moments d’échanges et de cohésion sociale au sein du groupe.”
3. Comment les œuvres sont-elles exposées sur différents sièges de l’entreprise et quel est l’impact vis-à-vis des collaborateurs?
Les œuvres de la collection Paprec sont destinées à être exposées dans les différents sièges du groupe à Paris, La Courneuve, Lyon, Marseille, Nantes, Toulouse, Lille… Par ailleurs, dans l’un de nos bâtiments situé boulevard Haussmann à Paris, un espace d’exposition est dédié à la collection. La création contemporaine innerve ainsi tous les étages du bâtiment, depuis le rez-de-chaussée jusqu’à la terrasse, et les salles de réunion… dotant ainsi les bureaux d’une perspective culturelle intégrée à la vie professionnelle. L’art favorise la rencontre. Les valeurs que les œuvres véhiculent, qu’elles soient esthétiques, éthiques ou historiques, permettent d’ouvrir le débat, d’avoir des moments d’échanges et de cohésion sociale au sein du groupe.
4. Comment les matières recyclées sont-elles valorisées par les artistes?
Notre époque vit une véritable prise de conscience écologique dans tous les domaines : du côté des institutions culturelles, le passage d’une économie linéaire à une économie circulaire est aujourd’hui un enjeu majeur pour minimiser leur empreinte environnementale. C’est une approche globale nécessaire face à la crise écologique. Valoriser des matières recyclées dans le cadre d’expositions comme celle de Guillaume Leblon au Palais de Tokyo – où Paprec a fourni le bois de récupération nécessaire pour son œuvre monumentale Face contre terre – est une manière de participer à cet élan et d’engager l’entreprise dans une dimension de soutien à la production artistique de manière responsable. Il faut interroger nos rapports à la production de masse, l’exploitation et le déchet, et de tels projets artistiques sont ainsi des leviers pour démontrer que le développement durable est compatible avec la création, la qualité et l’esthétisme.
Guillaume Leblon, Parade, Palais de Tokyo, 19/10/2022 – 08/01/2023 © Crédit photo : Aurélien Mole. Pour cette exposition, Paprec est partenaire pour la réalisation du sol à partir de planches de récupération.
5. Comment accueillez-vous les artistes en résidence?
Rappelons tout d’abord que nos actions de mécénat consistent à soutenir les créateurs de la scène française sur l’ensemble du territoire et à l’étranger. Comme notamment via l’Association Trampoline qui réunit des structures culturelles privées pour porter une action collective en faveur du rayonnement de la scène artistique française. Mais il est en effet tout aussi important pour nous de créer des liens entre le monde de l’art et le monde de l’entreprise. Nous accueillons ainsi des artistes en résidence, invités à s’immerger dans l’univers du recyclage, de l’industrie. Leur contact avec la matière traitée, transformée, le rapport entre l’homme et la machine, les échanges avec les équipes, entrainent des questionnements, des intuitions… En 2021, l’artiste Eva Nielsen a effectué une résidence au sein des usines de Villeneuve-le-Roi et La Courneuve. Saisie notamment par l’aspect sculptural des balles de papier, la pluralité des textures, son expérience lui a inspiré une série de peintures évoquant la matérialité du papier comme fragment évocateur d’un réel en mutation, tour à tour découpé, froissé, dévoré… Cette incursion dans cet univers nourrit encore son travail aujourd’hui. C’est essentiel de se situer dans une dynamique créative car ces projets engagent des réflexions qui nous concernent directement.
Julien Beneyton, Broulaye Diakite & Moukhssine Diouf, 2019, Acrylique sur bois, 98 x 153 cm, Collection Paprec © Julien Beneyton / Adagp, Paris 2023
Paprec, ou l’histoire d’un groupe visionnaire
Alors cadre dirigeant à la Compagnie générale des eaux, Jean-Luc Petithuguenin reprend en 1994 Paprec, une PME basée à La Courneuve (93), spécialisée dans le recyclage des papiers-cartons. Visionnaire et convaincu que le recyclage est un enjeu majeur pour l’environnement, Jean-Luc Petithuguenin transforme alors un métier presque artisanal en une formidable aventure industrielle. Manifestant un engagement sociétal actif et une passion pour l’art et la culture, il insuffle au groupe des valeurs essentielles d’ouverture qui forment l’identité de l’entreprise. Paprec est notamment aujourd’hui connu et reconnu pour son engagement en faveur de la diversité (âge, formation, origine, culture), de la laïcité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination dans l’entreprise. Paprec Group a ainsi reçu en 2016 le trophée global AXA des entreprises responsables. Jean-Luc Petithuguenin a par ailleurs remporté le prix de l’Entrepreneur de l’année, décerné par EY en 2012, ainsi que celui décerné au même titre par les BFM Business Awards en 2016. En 2020, il reçoit le prix de l’industriel de l’année décerné par les journalistes de L’Usine Nouvelle.
Le Groupe en quelques chiffres
- 13,000 collaborateurs à travers la France et l’Europe
- 300 sites en France et à l’étranger
- 16 millions de tonnes de déchets collectés et traités
- Leader français du recyclage et 3ème acteur de la production d’énergie verte
- 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires
- Depuis 2010, Mécène principal du ballet de l’Opéra National de Paris
Plus d’informations sur www.paprec.com