Le cadre et l’au-delà
Le hors-champ dépasse le cadre d’une œuvre. Celui de sa composition. Celui de la toile ou du papier. De la résine ou du métal. De la pierre ou du plâtre. De son support, en bref.
Un ensemble qui participe à l’œuvre. A son message. Mais aussi à son ramage. Le cadre doré aux multiples volutes qui était couramment utilisé jusqu’à la première moitié du XXe siècle annonçait la couleur. Ainsi que la grandeur ? Les cadres plus sobres sont également chargés de sens. Ne parlons pas de ceux qui n’existent pas. La création est là, dans son plus simple appareil.
Qu’il ait été choisi par l’artiste ou une autre personne, le cadre porte un message pour le regardeur. Celui de l’importance qu’un œil accorde à un moment donné à l’œuvre. Cet élément fait partie de son histoire. Et de celle de son auteur. Cet auteur qui a choisi une part de mystère en inscrivant partiellement une forme dans la composition. Cet auteur, toujours, qui suggère un passage.
Ce qui se prolonge dans l’invisible, c’est l’espace créé de la peinture, de la photographie, du dessin. De la surface en un tout encadrée. L’œuvre existe par ses limites matérielles. Et joue avec elles. Le champ de la composition investit celui du spectateur. L’imagination regarde un souffle peint, dessiné, gravé ou photographié dépasser ses contours.
Mahault de Raymond-Cahuzac
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