Au musée, les muses s’amusent !
Du grec mouseîon, l’étymologie du mot musée désigne le temple des muses. Les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne sont les déesses inspiratrices des poètes. Et des arts liés à la poésie.
Ainsi, point d’arts plastiques en leur giron. Mais leur nom pour un écrin.
C’est, en effet, par ce mot de mouseîon qu’était nommée la partie du palais de Ptolémée, à Alexandrie, consacrée aux arts et aux sciences. La distinction entre le terme latin de museum – réservé aux sciences – et celui de musée – dévolu aux arts – apparut au XVIIIe siècle.
XVIIIe siècle des Lumières et de la Révolution. Dans ce contexte, trois motifs ont présidé à la constitution des musées : la conservation, la divulgation et la formation[1]. Encore très actuelles, ces notions inscrivent la genèse de l’institution dans une grande intemporalité. Lieu de mémoire d’un patrimoine appartenant à l’ensemble de l’humanité, elle est aussi un endroit de formation pour les artistes et les amateurs. Aujourd’hui, cette perspective perdure et s’élargit. Musées, fondations, centres d’art, proposent des cours d’histoire de l’art, des ateliers, des rencontres et des conférences ouverts à tous. Les MOOC (Massive Open Online Courses) du Centre Pompidou, les Cours de la Ville de Paris à l’Ecole du Louvre, les cours d’histoire de l’art du Grand Palais, ou encore ceux du MAC VAL, en constituent quelques exemples significatifs. En ligne ou en salle, gratuits ou payants, ce sont autant d’ouvertures de l’art, de son histoire et de ses acteurs, à de nouveaux publics.
Tous sont des lieux où l’art, passé ou actuel, se montre, s’enseigne et se partage. Où il se vit, en somme. Au musée, les muses s’amusent. Et nous aussi !
Mahault de Raymond-Cahuzac
[1] Anne Souriau, “Musée” (article) in Etienne Souriau,Vocabulaire d’Esthétique, PUF, 2010.
Image : Des élèves des Beaux-Arts dessinant d’après modèle sculpté, Sala de las Musas, Museo del Prado, Madrid – Photo © Clara Pagnussatt