Anachronismes
A quelques jours d’un prestigieux tournoi parisien, souvenons-nous que le tennis a pour ancêtre le Jeu de Paume qui remonte au XIIIème siècle. Ce n’est qu’au XVIème siècle qu’apparaissent les premières raquettes. Le jeu était alors assez dangereux, étant donné la dureté des balles, confectionnées en cuir très serré, et l’on dit que ce fut ainsi que le Caravage tua son adversaire lors d’une partie à Rome en 1606, avant de s’enfuir.
En 1561, le poète et traducteur italien Giovanni Andrea dell’Anguillara, dans sa version des Métamorphoses, rajoute au lancer de disque une anachronique partie de tennis. C’est probablement cette traduction d’Ovide que Tiépolo a eu à sa portée avant de peindre La Mort d’Hyacinthe (1752). Conservée au Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid, l’immense toile présente, en bas à gauche, des raquettes, une balle et un filet à la place du disque.
Alors … traduttore traditore ? Ou bien aggiornamento ? Il est des œuvres aux anachronismes réjouissants, et pour les yeux et pour l’esprit.
Clara Pagnussatt